ISMAIL SENTISSI

Premier album d’Ismail SentissiGenoma est une œuvre onirique, un voyage en douze étapes qui prend sa source en Afrique, se nourrit au Maroc et se jette dans la Méditerranée. Un album où se confondent harmonies jazz, polyrythmies et couleurs modales marocaines. Son piano se mêle à la batterie de Cedrick Bec et à la contrebasse de Maurizio Congiu, qui l’accompagnent sur les terres de sa mémoire.

Ismail Sentissi Trio - © Guilhem Seguin.jpeg

En convoquant ses mélodies, Ismaïl Sentissi caresse l’aspect rituel de certaines musiques traditionnelles marocaines, invoque le jazz spirituel, s’immerge dans le blues du Sahel et réveille parfois le hard rock de son adolescence.

"Genoma veut dire génome en italien. Le génome, c'est notre patrimoine génétique. Et c'est probablement l'une des seules choses écrites à l'avance quand on commence une vie. Le reste va être une succession d'expériences, rythmées, douces, explosives, simplement joyeuses, attendrissantes. Il y aura des heures sombres et des éclaircies. Et quoi qu'il arrive, il y aura des choses qui ne changeront pas.

La musique de Genoma évoque tout cela. Elle est empreinte des rythmes et des mélodies d'une enfance dans un Maroc paisible, ensoleillé, brut et envoûtant comme l'odeur de la terre. Cet album est un appel au voyage solitaire, à plonger dans un rêve qui nous fait grandir, à ressentir qu'il faut accueillir les surprises de la vie, et qu'il faut donner du temps au temps. Sans rien attendre. C’est une musique construite autour de mélodies simples mais grandioses dans leur nudité, parfois douces, parfois rugueuses, et qui collent à la peau. Une musique qui transporte celui qui l’écoute à travers des paysages à perte de vue et à l'intérieur de lui-même.


“Mes morceaux sont des histoires qui me tiennent à cœur. Je ne me considère pas comme leur créateur, mais plutôt comme un humble conteur. Ces histoires racontent la vie, avec toutes ses surprises, sa beauté, et aussi les difficultés qu'elle nous réserve. Tout commence par une mélodie. Lorsque je trouve une mélodie qui me déchire le cœur, ou me fait sauter de joie, alors là je peux commencer un morceau.”

Ismail Sentissi


 

Nous avons posé quelques questions à Ismail Sentissi pour en savoir plus sur son parcours et sur l’histoire derrière cet album. Découvrez ici ses réponses :

- Qui es-tu et quelle est ton histoire ? 

Né à Casa, grandi à Casa, vie adulte marquée par 2 ans vécus au Ghana, 1 an aux US, et le reste en France. Qui je suis… Franchement, vous pouviez trouver une question plus simple pour commencer. Mon identité est en ébullition. Constante. Et j'aime ça. Le doute est un ami parfois effrayant, mais toujours salutaire. Aujourd'hui je suis pianiste. Lundi c'était férié, je suis allé faire du sport. Mardi je suis allé au bureau. Vous ne suivez pas ? C'est normal… 

- Comment t'es-tu retrouvé à faire de la musique ? 

C'était inévitable. Ça m'a toujours fait vibrer d'en écouter. Et quand, par hasard, en laissant traîner mes doigts sur un clavier, j'ai trouvé mes premières mélodies, j'ai tellement kiffé que je ne pouvais plus m'en passer. Ça ne m'a jamais vraiment intéressé de jouer la musique des autres. Au début je pensais que je faisais erreur, que c'était présomptueux. Mais ça fait un moment que j'assume. Ce qui me plaît, c'est de m'exprimer à travers la musique. Je suis un gars plutôt discret, alors c'est en musique que je dis ce que j'ai sur le cœur. Alors voilà, j'ai juste passé beaucoup de temps seul avec ma guitare et avec mon piano, à jouer ce qui me venait, et à essayer de l'exprimer de la façon le plus vraie, la plus profonde possible. 

- Comment parlerais-tu de ton rapport à la musique ? 

Intime. Parfois je m'imagine que la musique est un esprit. Féminin. Qu'il faut l'approcher doucement, gagner sa confiance, et en prenant le temps, c'est elle qui murmure les mélodies et les joue à travers nos doigts. Toutes les mélodies préexistent déjà dans la nature. On ne fait que les interpréter. Quand l'esprit de la musique me dit quoi jouer, je le vois comme une histoire qu'on me raconte. Et que je raconte à mon tour. J'ai une sorte de respect amical pour la musique, je sens qu'elle est plus grande que nous, que c'est une force infinie devant laquelle on reste sans mot, à la fois pétrifié par sa beauté et calmé par sa simplicité naturelle. 

Ça c'est ce que je vis quand je compose. Par contre, quand je joue, sur scène, surtout à plusieurs, c'est juste un orgasme. Je n'ai pas d'autre mot. Vous savez, quand le plaisir irradie le corps, qu'on ne sait plus si on contrôle ce qui se passe, on ne sait pas si on va supporter ce plaisir qui continue d'augmenter et dérègle tout dans notre tête, et pourtant on contrôle, et pourtant ça continue. Je me sens marcher sur un fil, mon corps inondé d'adrénaline, ébloui par la vallée qui se profile sous mes pieds, sous ce fil, sous ce vide. Quel kif. 

- Comment décrirais-tu ta musique ? 

Sincère. En un mot. Je n'ai jamais essayé de jouer un genre particulier. Je joue les mélodies qui me plaisent, les rythmes qui sonnent dans ma tête. Les mélodies de certains titres de Genoma, viennent de l’époque où j'écoutais du métal. Je suis très content de sortir l'album chez Jazz Family et en même temps un peu étonné qu'on classifie ma musique comme du jazz. Ça doit être le format trio piano contrebasse batterie qui fait ça. Dans sa forme actuelle je dirais que c'est du jazz méditerranéen. Ce que j'aimerais que ça fasse à ceux qui l'écoutent, c'est les faire voyager, à l'intérieur d'eux-mêmes, et qu'ils aient le sentiment qu'on leur raconte une histoire intime. 

- Qu'est-ce qui t'inspire au quotidien ? 

La musique vient de l'intérieur. Avec le temps, j'ai trouvé que je compose mieux après des moments de tristesse ou de mélancolie. Ou bien après avoir ressenti des émotions fortes, ou si j'éprouve un respect profond pour un acte courageux. Ce qui est sûr, c'est que ça ne se commande pas. Pour trouver une mélodie, je ne me dis jamais : allez, aujourd'hui je vais me mettre dans une situation qui m'inspire et comme ça je pourrais composer. Ça doit venir tout seul. 

LioumtubE 

- LA CHANSON QUI A CHANGÉ TA VIE

Nirvana - Come As You Are -- première chanson jouée à la guitare
EST - Seven Days of Falling -- premier coup de cœur jazz

- LA CHANSON QUE TU PEUX ÉCOUTER EN BOUCLE

Air - La femme d'argent  -- en fait, celle-là peut répondre à toutes les questions, elle est intimement associée à une période heureuse à Marrakech

- LA CHANSON QUI TE DONNE LES LARMES AUX YEUX 

Cesaria Evora - Sodade

- LA CHANSON QUI TE MET DE BONNE HUMEUR 

Zouk Machine - Maldon

- LA CHANSON POUR TE RÉVEILLER LE MATIN  

Lionel Richie - All Night Long

- LA CHANSON POUR T'ENDORMIR LE SOIR 

Mukta - Voices

- LA CHANSON QUI PEUT FAIRE BASCULER TA JOURNÉE 

Laurent Bardainne & Tigre d'eau douce - Marvin

- LA CHANSON ARABE QUI TE BOULEVERSE 

Ce qui m'intéresse encore plus que les expressions en langue arabe, ce sont les expressions des peuples arabes, les expressions des identités arabes, dans toutes leurs formes. 

En voilà qui me touchent vraiment : 

Mahmood - Soldi

Ibrahim Maalouf - True Sorry

BAZOGA - Schengen

Khtek - Ftila

- LA CHANSON À ÉCOUTER SUR LA ROUTE 

Ali Farka Toure-Diaraby

- LA BO DE FILM QUI T’A MARQUÉ 

La BO de American Beauty par Thomas Newman

…et plus tard la BO du film Babel par Gustavo Santaolalla

- ET ENFIN, TA GUILTY-SONG ?

Britney Spears - Toxic