72ème édition du festival de Cannes : 5 films arabes en compétition

L’été dernier, on vous emmenait à Cannes dans les pas émerveillés mais exigeants de Ali Benzekri. Pour cette 72ème édition qui se tiendra du 14 au 25 mai prochains et dont la sublime affiche rend hommage un tendre à Agnes Varda, on vous propose une sélection de films qui viendront représenter le Maroc, l’Egypte, ou encore l’Algérie en compétition. Des histoires de femmes, d’errances, d’amour et d’amitié qui seront présentées pour la première fois au monde du cinéma. Côté cinéastes marocains, on retrouve Maryam Touzani dans la catégorie Un certain regard, présidé cette année par la libanaise Nadine Labaki, lauréate du Prix du Jury avec Capharnaüm, et Alaa Eddine Aljem, producteur et réalisateur shortlisté par La Semaine de la Critique. Petit tour du monde arabe en 5 pitchs inspirés.

SELECTION OFFICIELLE : UN CERTAIN REGARD

  • PAPICHA

de MOUNIA MEDDOUR (ALGERIE / FRANCE / BELGIQUE)

Alger, 1997. Le pays est entre les mains d’un groupe terroriste qui entend établir un état islamique archaïque. Les femmes sont particulièrement oppressées par des diktats primitifs qui cherchent à contrôler leur corps et leur place dans l’espace public. Alors qu’une chasse effrénée aux femmes non voilées est lancée, Nedjma, une jeune étudiante passionnée de mode est déterminée à rassembler les filles de son université pour organiser un défilé qui viendra défier tous les interdits.

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  • ADAM

de Mariam Touzani (FRANCE / MAROC / BELGIQUE)

Lubna Azabal, , Aziz Hattab

Samia (Nisrin Erradi), enceinte mais célibataire, arrive de la campagne pour faire adopter son enfant. Elle trouve refuge dans la vieille médina de Casablanca auprès de Abla (Lubna Azabal), une veuve qui se bat pour vivre avec sa petite fille de 8 ans. Elle a perdu le goût de la vie depuis que son mari est mort. S’en suit une histoire d’amitié qui va leur réapprendre à vivre et changer le cours de leur destin à jamais. Une façon détournée et poétique de questionner la place de l’homme et de la femme dans la société marocaine.

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LA SEMAINE DE LA CRITIQUE

  • LE MIRACLE DU SAINT INCONNU

de Alaa Eddine Aljem (MAROC / FRANCE / QATAR / ALLEMAGNE / LIBAN)

Au beau milieu du désert, Amine court. Sa fortune à la main, la police aux trousses, il enterre son butin dans une tombe bricolée à la va-vite. Lorsqu’il revient dix ans plus tard, l’aride colline est devenue un lieu de culte où les pèlerins se pressent pour adorer celui qui y serait enterré : le Saint Inconnu. Obligé de s’installer au village, Amine va devoir composer avec les habitants sans perdre de vue sa mission première : récupérer son argent.

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  • FAKH (The trap)

de Nada Riyadh (EGYPTE / ALLEMAGNE) 

Loin des regards indiscrets, un jeune couple non marié se réfugie au fin fond d’une station balnéaire à l’abandon pour faire l’amour. Le rapport de forces au sein du couple est mis à l’épreuve quand la fille révèle vouloir mettre un terme à leur relation. 

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  • ABOU LEILA

de Amin Sidi-Boumédiène (ALGÉRIE / FRANCE / QATAR) 

Algérie, 1994. S. et Lotfi, deux amis d’enfance, traversent le désert à la recherche d’Abou Leila, un dangereux terroriste. La poursuite semble absurde, le Sahara n’ayant pas encore été touché par la vague d’attentats. Mais S., dont la santé mentale est vacillante, est convaincu d’y trouver Abou Leila. Lotfi, lui, n’a qu’une idée en tête : éloigner S. de la capitale. Pourtant, c’est en s’enfonçant dans le désert qu’ils vont se confronter à leur propre violence.

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BONUS

Parmi les autres films en compétition, on compte d’abord dans la Sélection Officielle le dernier long métrage du palestinien Elie Souleiman qui repartait déjà 2002 avec le Prix du Jury pour “Intervention divine”. Son nouveau film, “It must be heaven” raconte sa quête d’identité et d’appartenance à travers son exil. Aussi loin qu'il voyage, de Paris à New York, quelque chose lui rappelle sa patrie. Un conte burlesque explorant l'identité, la nationalité et l'appartenance, dans lequel Elia Suleiman pose une question fondamentale : où peut-on se sentir « chez soi » ?

Dans la catégorie Un Certain Regard, Monia Chokri, réalisatrice canadienne d’origine tunisienne, qui compte aussi parmi les actrices fétiches de Xavier Dolan présente son premier long métrage “Le frère de ma femme” dans lequel on retrouve notamment Niels Scheider qui partageait l’affiche avec elle dans Les Amours Imaginaires. Dans la même catégorie, le film d’animation “Les Hirondelles de Kaboul”, réalisé par Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mevellec et inspiré du livre éponyme de Yasmina Khadra, est également sélectionné.

Enfin en séance spéciale de La semaine de la critique, sera présenté en première mondiale le premier long métrage de Hafsia Herzi en tant que réalisatrice. “Tu mérites un amour” parle de Lila, qui suite à l’infidélité de Remi qu’elle aimait plus que tout, souffre de leur rupture. Un jour, il lui annonce qu'il part seul en Bolivie pour se retrouver face à lui-même et essayer de comprendre ses erreurs. Là-bas, il lui laisse entendre que leur histoire n'est pas finie... Entre discussions, réconforts et encouragement à la folie amoureuse, Lila s'égare...

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