Ouverture du Musée National de la Photographie Fort Rottembourg de Rabat

Dans le cadre de sa stratégie visant à enrichir la cartographie des musée au Maroc, la Fondation Nationale des Musées (FNM) inaugure aujourd’hui le Musée National de la Photographie dans l’enceinte du Fort Rottembourg «Borj El Kébir» au quartier de l’océan à Rabat.

L’exposition inaugurale «Sourtna / صورتنا» marquera le démarrage de l’année culturelle 2020. Une carte blanche a été donnée à Yassine Alaoui Ismaili (Yorias), le jeune photographe qu’on ne présente plus et qui a sélectionné les oeuvres de jeunes photographes émergents.


“Le musée de la photographie se situe dans le quartier de l’Océan, il donne la possibilité à tous ces quartiers en bord de mer d’aller vers la culture.”

Mehdi Qotbi - Président de la Fondation des Musées


Carte blanche à Yassine Alaoui Ismaili (Yoriyas)

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À l’occasion de cette exposition, le Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain de Rabat a donné carte blanche à Yoriyas pour montrer les photographes qui, selon lui, font bouger les lignes de la photographie marocaine actuellement. Dans sa sélection, il a rassemblé des auteurs reconnus, des photographes émergents et des jeunes regards à encourager. C’est important, dit-il, de les montrer ensemble, pour mettre en valeur leur cohérence, leur dynamisme et leur complémentarité, et encourager la transmission d’une génération à l’autre. “C’est une chance historique !” pour Yassine.

Depuis quelques années, de plus en plus de photographes marocains travaillent et s’expriment, de plus en plus de lieux d’exposition les accueillent et attirent du public. Il n’y a pas encore d’École de la photographie marocaine, mais il y a le désir et la volonté d’auteurs et d’acteurs de la culture pour en poser les fondations.

Toujours d’après Yassine, les auteurs exposés ont en commun le sentiment de responsabilité. Ils ont tous conscience qu’il leur appartient de capter les situations, les couleurs, les lieux, les gens, les moments de la société marocaine. Pour lui, le développement visuel fait partie du développement socio-économique d’un pays. Cela voudrait dire que le Maroc est capable de se raconter lui-même en images, et qu’il est capable de produire des images, de les regarder, de les défendre, et de les partager.


“Cette dynamique rend possible une exposition comme celle-ci. C’est historique de participer à la création d’un lieu dédié à la photographie au Maroc, c’est historique qu’un musée national donne un tel éclairage à toute cette scène que j’aime, dans son énergie et sa diversité.”

Yassine Alaoui ISMAILI (Yoriyas) - Co-commissaire de l’exposition


 

LE FORT DE RETTENBOURG, FORT HERVE OU BORJ EL KEBIR

Fort Rottembourg - Borj El Kebir (Crédit photo Biennale de Rabat)

Fort Rottembourg - Borj El Kebir (Crédit photo Biennale de Rabat)

La Fondation Nationale des Musées a mis la rénovation des musées au coeur des priorités de son action. L’objectif est de les rendre plus accueillants et attractifs et de les mettre aux normes de conservation et de préservation du patrimoine. Il s’agit principalement d’entreprendre la restauration et la modernisation des bâtiments, de coordonner une meilleure gestion et préservation des collections, de renouveler la scénographie des expositions permanentes, et enfin d’établir une programmation culturelle dynamique.

Situé à mi-chemin entre le phare de Rabat et l’ancien hôpital militaire, le Fort Rottenbourg, Fort Herve ou encore Borj Lekbir, est une fortification érigée à la fin du 19ème siècle sur la corniche de Rabat afin d’abriter deux canons de 30 tonnes venus d’Hambourg et offerts par les allemands. Le premier nom du fort tire son nom de celui de l’ingénieur allemand Walter Rottenburg qui fut l’officier chargé des travaux qui débutèrent en juin 1888, et s’achevèrent 12 ans plus tard en 1894. Le «fort Rottembourg» fut renommé en 1912 «fort Hervé» par les Français, il porte aujourd’hui – aussi – le nom de Borj Lakbir. Ce fut le 1er bâtiment en ciment armé jamais construit au Maroc.

Ce monument fut décrit en 1906, dans le Petit Journal Militaire, Maritime et Colonial, comme une sorte de coupole bétonnée qu’entourent de profonds fossés aux talus soigneusement maçonnés. Au pied de ces talus, courent des grilles de fer forgé pour renforcer la valeur de l’obstacle ; deux énormes canons émergent et sont visibles sur les deux tiers de leur longueur.

À l’époque de sa construction le fort était un important symbole diplomatique et représentait un instantané historique des enjeux politiques en présence. En effet ; alors que les puissances européennes s’interrogent encore sur l’avenir du royaume chérifien, la lutte d’influence est de mise entre les français et les allemands. En offrant ces deux canons, les allemands tentent de s’attirer les bonnes grâces du Sultan Moulay Hassan (1873 -1869), qui tente désespérément de garder son pays à l’abri de la colonisation.

 

EXPOSITION INAUGURALE «Sourtna / صورتنا»